Le régime alimentaire de la mère
L'allaitement est une période où les besoins nutritionnels de la mère sont cruciaux. Après la grossesse, il est important de se reminéraliser pour soutenir le processus de guérison de l'accouchement. De plus, le lait maternel est riche en vitamines, minéraux, acides gras et protéines. Voici quelques conseils et informations pratiques basés sur des documents fiables pour guider les mères dans leur alimentation pendant l'allaitement.
L'importance d'une alimentation équilibrée
Pendant l'allaitement, il est essentiel de maintenir une alimentation variée et équilibrée, la plus bio possible. Une alimentation saine et nutritive permet de reconstituer les réserves nutritionnelles après l'accouchement et d'éviter l'épuisement. De plus, il n'est pas nécessaire de suivre un régime strict ou d'éviter des groupes alimentaires spécifiques.
Votre enfant peut développer une hypersensibilité alimentaire à quelque chose que vous mangez, mais il ou elle ne sera jamais allergique à votre lait.
Souvent, cette hypersensibilité est due à une dysbiose des intestins de la mère, et donc de son lait. La dysbiose maternelle donne lieu à une réaction inflammatoire de bas grade chez la mère, avec sécrétion d'interleukines inflammatoires (messages d'inflammation) qui peuvent traverser la barrière des glandes mammaires (probablement poreuse elle aussi, à cause de la dysbiose mammaire), et se retrouver dans le lait maternel, où elles peuvent irriter le bébé. Si la maman a une barrière intestinale poreuse, le bébé l'est aussi, car le microbiote est transmis par les parents. Lorsqu'un bébé a des réactions d'hypersensibilité alimentaire, c'est la mère qu'il faut traiter par médecine fonctionnelle et nutritionnelle, sans arrêter les aliments irritants, sauf dans certains cas, en fonction de la concentration d'IgG retrouvée dans le test sanguin.
Mangez à votre guise
Votre corps a besoin de calories supplémentaires pour produire du lait – 500 en moyenne. C'est pourquoi il est important de manger quand vous avez faim et de choisir des aliments qui soutiennent votre corps.
Nous recommandons le lait doré, les bouillies, les bouillons d’os, les noix… Quant aux produits laitiers, nous recommandons de les consommer occasionnellement et de choisir des produits laitiers non pasteurisés provenant de vaches qui broutent uniquement de l’herbe verte.
Aliments à encourager
- Protéines : Viandes, petits poissons gras, œufs et légumineuses (cacahuètes, soja, tofu, lentilles, petits pois…), à faire tremper la veille pour faciliter la digestion.
- Fruits et légumes : Variés et colorés, riches en vitamines et minéraux.
- Céréales complètes : Riz brun, quinoa, pain complet pour les glucides complexes et les fibres.
- Des graisses saines : des huiles végétales de première pression à froid de bonne qualité : lin, colza, cameline, noisette, dans un flacon en verre opaque, à conserver au réfrigérateur et à consommer rapidement pour éviter l'oxydation. Evitez de les réchauffer, préférez le ghee, le beurre clarifié et les graisses animales. Vous pouvez également favoriser la consommation d'avocats et de graines.
Hydratation
L'allaitement augmente la soif, il est donc essentiel de boire suffisamment d'eau tout au long de la journée. Nous vous conseillons de boire à votre soif tout au long de la journée, en privilégiant l'eau et en utilisant une grande bouteille d'eau que vous pourrez emporter partout avec vous.
Aliments à limiter ou à éviter
- Caféine : Limitez le café, le thé et les autres boissons contenant de la caféine à environ deux tasses par jour. La caféine peut passer dans le lait maternel et rendre le bébé nerveux ou irritable. Certains bébés la tolèrent mieux que d’autres. Surveillez donc votre enfant.
- Alcool : L'alcool passe dans le lait maternel aussi rapidement qu'il passe dans le sang de la mère. Oui, un verre d'alcool a un effet de courte durée sur la quantité de lait produite. Toute quantité d'alcool qui passe dans le lait maternel est bue par le bébé, même en très petite quantité. Il est déconseillé de boire de l'alcool pendant l'allaitement. Un verre d'alcool est éliminé en 2 à 3 heures environ, il est donc conseillé d'en boire à titre exceptionnel. Vous pouvez par exemple boire un verre juste après la tétée, afin de pouvoir allaiter à nouveau votre bébé en toute sécurité 2 à 3 heures plus tard.
- Poissons riches en mercure : évitez les poissons prédateurs comme le requin, l'espadon et le thon rouge et limitez la consommation de thon en conserve. C'est pourquoi nous recommandons particulièrement les petits poissons gras.
- Plantes antigalactogènes : Certaines plantes comme la sauge, le persil et la menthe peuvent réduire la production de lait. Mais il faut en consommer beaucoup pour qu'elles aient un effet antigalactogène. Inutile de vous priver de thé à la menthe, si c'est ce que vous aimez.
Allergies et réactions chez les bébés
Il est rare, mais possible, que certains aliments consommés par la mère provoquent des réactions chez le bébé, telles que des coliques ou des éruptions cutanées.
Les réactions d'hypersensibilité alimentaire surviennent 1 à 4-5 jours après l'ingestion. Nous vous conseillons de consulter un spécialiste et de faire un bilan médical fonctionnel et nutritionnel. Il se peut que vous souffriez d'une dysbiose.
Suppléments et vitamines
Il peut être bénéfique de continuer à prendre des multivitamines et des minéraux de qualité pendant l’allaitement, surtout si l’alimentation n’est pas parfaitement équilibrée.
Conclusion
L'alimentation pendant l'allaitement ne nécessite aucune restriction alimentaire, mais plutôt une attention particulière portée à une alimentation équilibrée, nutritive et biologique. En écoutant son corps et en faisant des choix alimentaires sains, une mère qui allaite peut non seulement assurer une bonne production de lait, mais aussi préserver son propre bien-être. Et si vous avez des doutes ou des inquiétudes, il est toujours conseillé de consulter un professionnel de la santé ou une consultante en lactation.
Ressources pour aller plus loin :
- Pleine santé, Dr Stéphane Résimont
- Weston Price Nutrition et dégénérescence physique,
- Le mois d'or de Céline Chadelat
- Les quarante premiers jours de Heng Ou